Les vents deviennent favorables et nous invitent à prendre notre route vers les Canaries.
Nous quittons la petite ville d’Asilah, au Maroc, où nous restons trop longtemps ; elle était pourtant super sympa.
Le plein de légumes et fruits est fait (ici une petite partie suspendue entre panneaux solaires et dans le youyou, à l’arrière).
Nous sommes obligés de faire du moteur au tout début (vent faible), j’en profite pour des exercices d’ « homme à la mer ». Nous jetons à la mer un seau auquel est attaché un parbattage flottant pour simuler cet « HAM », et, selon un processus bien détaillé que j’ai conçu, lu et explicité à l’avance, chacun des équipiers doit être capable, en prenant la barre, de le récupérer de la meilleure façon possible. Le capitaine commence et le rate de peu (!).
Bonne occasion pour renforcer la compréhension des bonnes consignes pour réussir. Puis vient le tour de deux autres équipiers. Tout va bien, mais le bout qui relie le seau et le parbattage, se prend dans l’hélice !!! Pas grave, Tristan, le téméraire, plonge et, sécurisé par un bout, défait les nœuds au couteau … Les exercices reprennent. Le capitaine ne reste jamais sur un échec, ce fut comme cela toute sa vie … Les équipiers suivants réussissent. Tout cela pour s’assurer que si le capitaine tombe à l’eau, il y aura un peu plus de chance pour qu’il puisse être repéché par ses équipiers.
La photo n’a rien à voir avec le texte ! Juste Laura et Tristan dans leur bonne humeur permanente. Tristan ligne à la main, assurément !
Le reste de la route est sans difficulté. Je fais le choix de m’éloigner des côtes pour assurer que la direction de vent reste favorable à une bonne allure.
Les couchers de soleil rivalisent avec les levers de soleil, et autres lunes ou arc en ciel. Je vous prépare un dossier spécial : « beautés de pleine mer » !
C’est aussi un bonheur de pouvoir actualiser les fichiers GRIB (données spécifiques pour les navigateurs), qui indiquent, sur plusieurs jours et pour une étendue choisie, la direction et la force du vent. Ces GRIB (fichiers spécifiques) sont téléchargés à souhait par l’intermédiaire d’IRIDIUM GO.
Je peux les lire ensuite sur une carte marine sur mon ordinateur, où, grâce au GPS connecté, je vois la position de mon bateau et le vent autour (surtout devant !). Je peux alors anticiper ma route, et l’infléchir si nécessaire, en fonction de l’évolution de la météo. Génial ! C’est une première pour moi et je ne regrette pas mon investissement (matos et abonnement) pour bénéficier de tous les avantages inclus : météo, téléphone 150 mn par mois, sms, mail, suivi (tracking), SOS. Vivent les satellites.
Quelques poissons, toujours traqués par notre pêcheur attitré, Tristan. C’est bien agréable pour agrémenter nos repas. Laura nous fabrique des sushis tout frais tout crus … trop bons.
Enfin, nous voilà à Las Palmas. Dès le lendemain, heureuse surprise, Martine et Claude, marins sur « Gwenalys(.fr) », accompagnés de leur ami François, marin solitaire sur « Espadon », nous abordent avec leur annexe. Rencontrés ici même, 6 années auparavant, puis retrouvés au Brésil, puis encore aux Antilles, nous sommes trop contents de nous revoir. Apéro, suivi d’un repas « bonne franquette » impromptu … le genre de rencontre qu’on aime trop bien entre marins. Eux, restaient ici pour 2-3 mois, nous, nous n’avions qu’un objectif, repartir le plus rapidement possible (15 jours de retard sur nos prévisions !). Même pas de photos, c’est nul ! Mais vous avez leur blog ci-dessus.
Recherche de matos que je ne trouve pas, achats complémentaires dans un super grand Carrefour pour assurer une traversée dans le confort, dont un jambon espagnol entier ; ballades en petite chemise dans un Las Palmas pleins de soleil et de gens heureux d’être là, avec 20° de température en ce début décembre 2017. On les comprend bien. Mais notre route continue vers du plus chaud encore.
Las Palmas, c’est la capitale de Grand Canaria, où je suis passé déjà deux fois auparavant dont 10 jours de vadrouille avec la famille Guedin au complet : Nolwenn, David, Amaryllis et Ambrym (voir chapitre ancien du blog). Comme toutes les îles des Canaries, elle est très touristique et paisible. Il y a plusieurs marinas bien équipées, mais SHADOCOCO est resté, comme presque partout, au mouillage.
Autre évènement important à bord, Guy et Marie Gabrielle, notre couple de retraités, pour des raisons personnelles, ont choisis de faire une halte aux Canaries et d’abandonner le long projet initial. Devant les nombreuses demandes de baroudeurs qui cherchent à traverser en bateau, nous choisissons de prendre Etienne, un jeune belge de 25 ans. Etienne veut aller au Brésil, il aurait pu encore attendre un bateau direct, mais il veut surtout bouger et choisit alors de passer par les Antilles. Il a une petite guitare (ukulélé) et un sourire permanent aux lèvres. Un bon choix confirmé dans la traversée, pour amplifier la super bonne ambiance à bord …