Du vent et un peu de pétole, la météo vraiment toujours fantasque en Méditerranée, mais la route est globalement agréable, avec une prise de ris qui n’a en fait pas servie. Mais c’est aussi un entraînement de reprise de navigation.
Nous nous arrêtons à Arzew (Algérie), pour raison de météo qui devient défavorable, avec un vent contraire qui nous empêche d’aller plus loin, et empêche de traverser le détroit de Gibraltar. Et aussi une batterie moteur qui montre des signes de faiblesse, et, en plus, la bande de protection UV du foc qui se déchire … voguez jeunesse !
Cet arrêt était envisagé au départ … au Maroc … en gardant l’espoir que la météo puisse changer et alors faire route directe pour passer Gibraltar.
Ici à Arzew, malgré la gentillesse et les sourires des fonctionnaires, question papelards et formalités la Tunisie est battue. 7 visites au total avec des passages quasi permanents des uns et des autres. La curiosité est de mise, le dernier bateau de plaisance venu ici c’était l’année dernière …
Nous sommes dans une zone industrielle de sécurité niveau 2 sur 3.
Nous n’avons jamais pu obtenir de sortir du port de commerce dans lequel nous sommes seul, entourés de cargo immenses et de remorqueurs géants. Nous devons faire faire nos courses (fruits, légumes et côtes de moutons) par une personne (dénommée shiplander !) habilitée par les douanes. A des prix quasi exorbitants d’un point de vue local.
Mais avec la satisfaction de la livraison d’un couscous, demandé par nous, et offert ; très bon mais peu de viande et encore moins de légumes. La livraison prévue pour 11h30, arrive à 18h30 … formalités obligent, 4 personnes, une voiture isotherme et une voiture de service, pour nous apporter cela.
Nous en profitons donc pour bricoler tous ensemble.
Nettoyage du bateau à l’eau du port pour toutes les traces de boue (il a plu juste avant notre arrivée) laissée par les différentes autorités qui montent à bord chaussures crottées, puis le lendemain par les pattes de chats …
Changement de foc (j’en avais un d’avance) ; nous devrons faire réparer l’autre en réserve de la république shadokienne. Réfection des bouts du lazzybag, des drisses de courtoisie, et pose d’un nouveau feu de hune et de pont associés.
Vérification de toutes les jonctions le long du mât (RAS).Au total quatre heures dans le mât pour le capitaine avec le soutien logistique des marins à bord.
Resserrage des haubans qui semblaient un peu distendu. Confection et pose d’une protection du trampoline contre les frottements de la chaîne. Pose d’un poste de radio (par notre marin Guy qui a fait un travail d’orfèvre) pour remplacer l’ancien qui ne fonctionnait plus.
Content que tout cela soit fait. Rassurez-vous, il y a encore à faire !
Les choses se sont adoucies le temps passant, ceci avec un peu de diplomatie et des gentillesses réciproques. Par exemple, nous sommes passés d’une menace d’amende pour défaut de « vrai » drapeau algérien (confection en papier par le capitaine, la veille de l’arrivée !), par une offre d’un drapeau faite par les autorités elles-mêmes.
Bon, au total, content de partir le 15 avec enfin une bonne visibilité pour passer le détroit de Gibraltar.