Un voyage tranquille de Huahine (une des îles Sociétés sous le vent, Polynésie française) jusqu'à Nouméa (Nouvelle Calédonie). Quelques 2 500 miles, presque routiniers … sauf la veille et le jour de l’arrivée ...
Un peu de bricolage pendant la traversée.
Avec de bons fruits de la Polynésie.
Bonne pioche de temps en temps.
C'est une route tranquille avec les alizés qui nous poussent tranquillement. La houle reste longue et souple mais pas très ordonnée.
Nous faisons une courte halte à Nuku’Alota une des îles des Tonga sur notre passage pour faire une pause et quelques achats, en « oubliant » de faire les formalités. Endroit charmant sans beaucoup de personnalité.Quelques belles rencontres.
La veille de notre arrivée en NC, un temps maussade et bousculé nous met à l’épreuve toute la nuit. Tout le monde résiste, le bateau et ses deux marins fidèles : Simonie et moi.
Là, tout simplement au passage, une belle illustration d'un front que nous souhaitons, justement, ne pas confronter ... Avec l'expérience de nos traversées, capitshadok a appris à jongler avec ... même si un peu mouillé au passage ...
Et le jour de l’arrivée, devinez … aucun des deux moteurs ne veut démarrer. Le tribord, c’est normal, on le savait (en fait c’était un fil endommagé, donc un contact électrique défaillant). Le bâbord c’est le problème de la circulation de l’eau de mer. Depuis le départ de France, le problème était intermittent, et je savais, à chaque fois, comment réinitialiser le circuit eau de mer. Mais là, juste au niveau des passes de Boulari (à côté du phare Amédée) pour entrer dans le grand lagon, rien à faire, pas de moteur.
Je n’ai pas le choix. La grand-voile étant déjà rangée, et ne connaissant pas les lieux, je décide de tenter une entrée au foc. Après un quart d’heure de tentative dans la première passe au sud (sur trois passes côte à côte) je renonce, on risque de se planter sur le ban de corail, et je ressors au large. La deuxième passe au milieu est impossible à imaginer avec toujours le vent de face. Il reste la troisième qui est légèrement plus favorable, au nord. Je serre d’un côté, je rase de l’autre et … ouf … nous voilà dans le lagon.
Là, un peu plus de chance et le vent nous mène directement dans la grande baie des citrons, avec mise à l’ancre sous foc mais avec toute la place pour nous (trois bateaux seulement dans cette très belle baie, où il pourrait y en avoir 150 si nous étions en Martinique !).
En deux jours, je résous « définitivement » le problème de la circulation eau de mer du moteur bâbord, et celui du contact électrique du tribord. Nous pouvons alors aller prendre la bouée de mon frère Alain dans la baie de l’Orphelinat, juste derrière la baie des citrons. Lui, s’est calé plus confortablement dans la superbe petite marina de Ouenghi à 80 km au nord-ouest de Nouméa.
Dans cette belle baie de l'orphelinat, c'est le bateau "clone" de Gégé
En fait mon frère Alain nous attend là dès le premier jour avec sa voiture de location longue durée, et grâce au fait qu’il est en NC depuis presque deux années, et qu’il s’est rendu disponible durant les premiers jours de notre arrivée, nous avons pu trouver rapidement le bon matériel nécessaire aux réparations.
À ce jour, au moment où j’écris ces lignes nous sommes en pleine mer vers la Nouvelle Zélande, et cela marche toujours … les deux moteurs fonctionnent BIEN. Oui, exceptionnellement, ils ont marché chacun plus de trois fois huit heures d’affilées sans broncher lors d’un périple de quatre jours vers l’île des Pins au sud-est de Nouméa. Ceci évidemment au moment où je compte les changer (projet moteur électrique !!!) en Nouvelle Zélande.
De belles rencontres à Nouméa.
Nous faisons connaissance de nos voisins de bouée : Gégé et sa femme martiniquaise (ici, à droite, c'est le clown du bateau clone ...). Gégé, ancien entrepreneur et débrouillard possède exactement le même bateau que moi (parmi la quarantaine d’exemplaires de Lagoon TPI fabriqués aux USA). Occasion de découvrir d’autres astuces d’aménagement. Génial !
Il y a aussi Pierre (ci-dessus) et ses riches expériences professionnelles dont la pêche, et ses qualités de plongeur qui lui ont permis de participer aux recherches et analyses de la faune sous-marine calédonienne via l’IRD (Institut de Recherche et développement). Une connaissance des poissons et de la mer en général qui régale les curieux que Simonie et moi sommes devenus dans ce domaine.
The must c'est la petite famille des gars Coudray, le père Alain, le fils Morgan, le fils Aurélien et son petit-fils Maléo. De bonnes retrouvailles et de très bons moments tous ensemble, sur le spacieux et beau bateau d’Alain. Les brouilles du passé sont effacées.
Occasion aussi d'un peu de gastronomie dans le lycée hôtelier de Nouméa, le soir du 14 juillet, avec Alain et Morgan.
Nous faisons aussi connaissance de Catherine, la fille de Jacky, une ancienne collègue de mon travail à Dijon.
Elle nous aide beaucoup pour trouver les bonnes adresses, et nous dépanne pour faire des scans car notre imprimante à bord ne répond plus à nos sollicitations. Ici au centre avec Lucas, jeune vadrouilleur que l'on embarquera pour la Nouvelle Zélande.
Nous faisons aussi connaissance de Marc, le frère de Pascal (un ami marin du ponton d’Houmtsouk, à Djerba, où mon bateau fut calé quatre années, et où Pascal vie une retraite tranquille avec son agréable compagne Marie-Claude). Marc et sa femme ont choisis la NC, et nous invitent généreusement dans deux bonnes adresses où l’on mange bien. Une belle occasion pour comprendre un peu mieux les problématiques entre Kanak, Caldoches et autres « grandes oreilles ».
Marc nous emmène aussi toute une matinée sur son bateau de pêche en alu (fabriqué en NZ) à la pêche façon locale.
Un très bon moment passé ensemble et du succès pour une dizaine de poissons que Marc nous prépare en filets pendant le chemin du retour, en quelques gestes précis, rapides et experts.