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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 19:02

 

A lire jusqu’au bout ! La fin est plus importante que le début ! Surtout quand on marche à l’envers !


Après deux croisières avec des amis (octobre-novembre) Panama-Carthagène, puis retour, en passant bien sur par les sublimes San Blas (voir chapitres précédents), je sors le cata à terre à Shelter Bay  (Colon, Panama), marina américaine, spéciale yankee, trop chère et trop guindée. Mais je n’ai pas le choix, je dois réparer une coque endommagée par des coraux lors d’un coup de vent inopiné dans les San Blas (j’ai même oublié que j’avais une assurance … perte et profit dit-on !). Mais aussi faire le carénage, installer deux solides pontets  pour recevoir les filins inox qui tiendront mon futur « bout dehors », pour fixer mon emmagasineur, pour recevoir ma future grande voile pour petit temps (spy asymétrique ou gennaker … j’ai trouvé plus de 6 appellations mal contrôlées !). Et tant d’autres petits bricolages d’amélioration, dont la révision et les changements de tous les filtres, fuel et l’huile, des deux moteurs. Excusez les termes marins.

Ce qui fut fait en un mois de travail troublé par une pluie incessante et diluvienne. Avec en plus des améliorations non moins incessantes de mon vieux cata (tout est relatif) de 1994 !

Ce qui n’a pas empêché le moteur tribord de faire la gueule et de ne plus vouloir démarrer juste avant d’arriver en Jamaïque !

1 équipage prêt au départ

Depuis (fin janvier), un jeune couple d’anglais (la trentaine), désireux d’apprendre la mer et le bateau, est venu, juste avant l’arrivée de deux jeunes routardes de 18 ans, prévues de longue date, me rejoindre pour cette traversée contre nature : rejoindre la Guadeloupe puis Saint Martin, contre vents et courants, d’un bout à l’autre.

shadococo en Jamaïque

 

Partis le 26 janvier de Colon, après 2 jours de bonheur dans les San Blas,nous faisons (comme inévitablement prévu) 6 jours de près dans la mer Caraïbe pour décider de nous poser à la Jamaïque. Arrivée la veille de l’anniversaire de la mort de notre ami Bob Marley, le samedi 06 février. Nous ne sommes pas allés à cette fiesta un peu loin et parait-il très onéreuse.

Pendant la traversée un peu musclée, le support des réas de la chaine d’ancre se désolidarise de la poutre avant (erreur du capitaine qui aurait dû mieux fixer l’ancre, voire, comme je le fais en grande traversée, l’enlever complètement). En plus, le filin d’acier qui maintient le point d’écoute de la GV se sectionne à la base de son épissure. Why ? Il avait deux ans de fabrication française à Saint Martin. Je fais un bricolage provisoire et c’est reparti.

En plus, l’une des bosses de ris est abimée et doit être changée. En plus mes coffres avant prennent trop d’eau de mer qui se déverse, comme normal, dans les puits centraux à vider toutes les 12 h quand ça tabasse. En plus, il y a un des hublots de côté tribord qui se désaxe et qui prend la mer. Avec un manche à balais, j’ai pu contrôler la situation ! En plus les filles ont mal fermé leur hublot de dessus, et, à l’occasion d’une énorme déferlante sur le pont, la valeur de 6 à 10 seaux d’eau de mer s’est engouffrée dans leur cabine en trippant tout à mort. Heureusement, la cabine avant tribord était libre, et nous avons fait un transfert des matelas.

Au total, une semaine d’arrêt technique a été nécessaire en Jamaïque pour tout remettre en ordre.

Rinçage, séchage des matelas, draps, et multiples affaires trippées par l’eau de mer, dont la cabine entière à dessaler

Repose du support réa après renforcement (achat d’un engin professionnel pour Popper de gros rivets alu)

Réfection, par un « professionnel », d’un œil au filin acier qui avait lâché : il pêtera après quelques jours de mer !

Réfection de la charnière du hublot qui fuyait

Nettoyage systématique de tous les contacts électriques du mot bâbord (qui, alors, démarre mieux)

Changement d’une bosse de ris par sécurité

Remplacement des joints des hublots des coffres avant

Changement de deux serrures

Fixation barre en bois pour caler des affaires cuisines, et d’un taquet mobile pour éviter l’ouverture inopinée d’un tiroir.

Etc., etc.

Pour la petite histoire, lors de ma recherche de matériaux pour mes réparations, j’ai trouvé à Kingston, la capitale, dans un immense entrepôt invisible (caché) dans une maison particulière de banlieue riche, un moteur électrique de WC que je recherchais désespérément depuis plus de 4 mois. J’avais deux heures de bus aller, puis deux heures retour, pour m’y rendre depuis la marina : un bon bain de foule locale très dense. J’ai dû y aller deux fois, aussi pour la réparation du câble inox.

 

Nous voilà repartis, le samedi 12 février, à trois seulement, le jeune couple d’anglais ayant choisi de rester en Jamaïque.

La jeune anglaise était toujours avec un mal de mer, et son compagnon, un peu gauche et brusque dans ses interventions faisait, pour elle, ses quarts et ses participations (repas, vaisselle). Mes deux jeunes routardes (Louise et Lucie) assurent bien maintenant, et, n’aimant pas faire la vaisselle, font surtout les repas. Seul hic, elles fument avec l’intention d’arrêter … dans deux jours. Je leur ai concocté, à leur demande, un « plan de 8 jours » pour associer cet arrêt à un régime facilitateur. J’ai suffisamment donné dans mes très nombreuses tentatives d’arrêt (puis reprises !) pour avoir qq idées là-dessus. A suivre !

Un peu plus tard, de jour, comme je l’ai signalé plus haut, le filin d’acier tout nouvellement refait, casse au point de réfection « jamaïcaine » !  Merde de merde de merde ! J’arrête le cata, roule le foc, affale la grande voile, et, balloté pas la houle (etc.), en une heure, je remplace ce filin par un nouveau montage avec un bon cordage qui risque de devenir permanent car je le pense plus solide ! 

Bon, on ne va pas se plaindre alors que le cata ne prend plus l’eau par les hublots des coffres avants, ni par le hublot de côté, et que les WC bâbord fonctionnent à nouveau à merveille.

Suivent trois jours de près au soleil, dans la bonne humeur, en tirant des bords qui nous approchent, très lentement, mais sûrement, de notre prochaine étape : la République Dominicaine.

Le 19 février, nous arrivons à Boca Chica, à l’est de la capitale Santa Domingo : une nouvelle marina très luxueuse, aux prix très raisonnables et surtout avec une qualité d’accueil qui défit toute comparaison par rapport à ce que j’ai connu en 5 années de navigation. Le soir même de notre arrivée, réception d’une nouvelle équipière, Françoise, pour 14 jours.

Nous partons le 23 février et nous allons directement en Guadeloupe (arrivée le 03-03 à Basse Terre), là où j’ai promis d’emmener mes deux jeunes routardes et où elles retrouvent un tonton pour l’hébergement, et trouver du travail pour renflouer leur caisse de bord, pour continuer leur trip dans les Amériques.

Mais ne rêvons pas, les surprises de mer ne sont pas terminées !

Après cinq journées de nav de rêve : bon vent, bonne mer, soleil et assezfoc déchiqueté 1 bonne direction, dans l’après midi du 28, Éole nous octroye un coup de vent fatal pour ma voile de devant (foc auto vireur) : la manille du chariot du point d’écoute se brise, et la poulie qui régule l’écoute vient fendre en deux cette voile dans le sens de la hauteur. J’enroule ce qui reste accroché sur mon enrouleur, et, bien attaché avec mon harnais, je passe plus d’une heure à me battre avec l’autre moitié de cette voile, qui s’est enroulée autour des haubans. Ensuite je dois mettre le bateau quasi vent arrière, pour diminuer significativement le vent apparent, afin d’affaler complètement cette voile de devant et la défaire de l’enrouleur. Une heure de plus de bagarre contre les résistances diverses. Je mets les morceaux en vrac dans le coffre avant tribord à proximité.

 

installation du tourmentinJ’installe ensuite ma voile tempête, voile de devant absolument nécessaire pour remonter tant soit peu au vent. Les marins sachant qu’un catamaran a déjà bien dû mal à naviguer au près. Je tente plusieurs montages avant d’arriver à un choix sympa qui tient bien cette voile, qui devient quasi plus performante (avec moins de puissance) pour remonter le vent. En fait je me suis servi de la têtière de l’enrouleur pour fixer et hisser le point de drisse ; j’ai « enraillé » le point d’écoute sur une poulie, avec l’écoute fixée de chaque côté, sur mes deux taquets d’haussières du milieu des coques, et j’ai ajouté deux écoutes volantes (pseudo barber) pour contraindre le point d’écoute à un bon endroit après chaque virement de bord, qui se font alors impeccables et sans refus.


6.5 kg la veille de l'arrivée sur Saint martin en solo

 

 

Notre (mon) dernier trajet, Basse Terre – Desaye (étape d’un jour) – Saint Martin fut ce que mes trajets furent d’habitude : vent bien positionné et sans aucune avarie ! si, si ! Et à 6.5 de moyenne avec un beau thon (coïncidence) de 6.5 kg à la clé, je veux dire « à la ligne, point majuscule » ! 

 

 

Je sais bien qu’il ne faut jamais se décourager … « chaque jour étant le début du commencement de la vie » !

Naviguer en tirant des bords au près c’est, au minimum, comme on dit : «deux fois plus de route et trois fois plus de temps » … c’est malgré tout Éole qui bosse, et nous, nous patientons. Pour donner des idées de grandeur, en comparaison à nos quasi deux miles à l’heure pour cette traversée en tirant des bords, nous avions fait plus de 8 miles à l’heure pour notre première traversée Afrique/Caraïbes en 2005.

 

trajet zigzagodromique Panama - Saint Martin

 

 

Voici le trajet réalisé, au total, 2237 miles parcourus pour 19 jours de mer soit plus qu’une traversée d’Atlantique (Afrique – Caraïbes ou Brésil) dans de nettement plus mauvaises conditions.

 

 

Non recommandé aux non complètement shadokés du ciboulo !

Détail du trajet Colon (Panama), Saint Martin

26-01 : Départ Colon                     (à 5)       Tourisme !        (pas de miles comptés)

29-01 Arrivée Porvenir (San Blas)

30-01 (17h) Départ San Blas       (à 5)     785 miles parcourus (au lieu de 510 en ligne directe), 05-02 (14h) Arrivée Kingston (Jamaïque)

12-02 (11h) Départ Kingston      (à 3)      682 miles parcourus (au lieu de 440) 

18-02  (18h30)  arrivée Boca Chica (République dominicaine)

23-02 (11h) Départ Boca Chica  (à 4)       770 miles parcourus (au lieu de 480)

03-03 (19h)  Arrivée Basse Terre (Guadeloupe)

09-03 (11h) Départ Basse Terre (à 1)     160 miles de parcouru (au lieu de 158) étape à Desayes en Guadeloupe

11-03 (09 h) arrivée Saint Martin … objectif atteint !

 

Au Total : 2397 miles de parcourus au lieu de 1060 miles en direct ! Ceci en 21 jours.

Soit une moyenne de 5 nœuds en déplacement au près (entre 4 et 8 selon vent), et jamais de moteur, ou une vitesse de 2,1 en rapprochement direct. Bonjour les tirés de bord en cata !

 C’est fait, mai pas à refaire.

 

Bon, voilà ! Selon une expression consacrée.

Le capitaine en profite pour vous dire que ce genre de longue traversée n’est pas sa tasse de thé.  Elles sont parfois obligées pour aller d’un point à un autre. Mais mon bonheur de navigation reste le cabotage de criques en criques, d’îles en îles, de petits ports en petits ports, de Pays en Pays, pour découvrir les gens, les Autres, ces trop souvent mal aimés car toujours différents. Le bonheur, pour le moins mon bonheur, réside en ma façon de découvrir, voir, et vivre le monde … ce monde si chaleureux quand on tente de l’écouter en son sein, donc en et avec son cœur.

Esprit reste là !

Que les peuples du monde puissent, à terme, vaincre toutes les dictatures ou oligarchies de ce monde de petits humains que nous sommes. La démocratie n’existe pas en valeur absolue, ce devrait, peut-être, être un mouvement en perpétuelle redéfinition, d’évaluation des situations, de contrôle (strict et sévère) des humains élus, et de transformation des lois et règlements de la vie sociale, pour, sans cesse, améliorer, en premier, la vie des plus démunis. Facile à dire !

Les trop riches, surtout les parvenus ou les trop égoïstes nantis, ne sont pas d’accord … aidons-les à comprendre que c’est leur intérêt pour n’avoir pas à s’enfermer dans des bunkers (consortium ou autres cités protégés) contre le légitime désir de manger, ou de vivre dignement, des trop pauvres. Malheureusement, il y a des pauvres qui votent pour le programme des riches ou des potentiels dictateurs … il y a vraiment du boulot à faire pour les « vrais » démocrates ! Capitshadok ! Que fais-tu de ton temps ?

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commentaires

E
<br /> ca me couterait combien pour un mois de mi fevrier a mi mars ou mi janvier a mi fevrier pour un couple<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> merci d'écrire sur<br /> <br /> <br /> capitshadok@free.fr<br /> <br /> <br /> et je réfléchis aux possibilités d'accueuil<br /> <br /> <br /> cordialement<br /> <br /> <br /> <br />

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